Ticket restaurant : ce qui change pour les restaurateurs

17 November 2023

La fin de la dérogation permettant de payer ses courses alimentaires avec des titres-restaurant, prévue pour début 2024, a provoqué la colère de nombreux Français. Le gouvernement a fini par la prolonger, au grand dam des restaurateurs.

Les Tickets Restaurant et les Chèques Déjeuner, introduits en France dans les années 1960, sont aujourd’hui utilisés par plus de cinq millions de salariés pour payer leurs repas chez environ 234 000 commerçants. En été 2022, pour soutenir le pouvoir d’achat, leur portée a été élargie à l’achat de tous les produits alimentaires, y compris ceux nécessitant cuisson ou préparation.

Cette extension a conduit à une controverse récente. Initialement prévue pour se terminer le 31 décembre 2023, la dérogation a été prolongée jusqu’en 2024 après une réaction négative sur les réseaux sociaux et dans la sphère politique. En réponse, la ministre déléguée aux PME et au Commerce, Olivia Grégoire, a confirmé sur M6 que les tickets restaurant pourraient être utilisés pour tous les achats alimentaires tout au long de l’année 2024, affirmant que “les bonnes idées doivent être conservées”.

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a suggéré sur Europe 1 et CNews que l’extension pourrait devenir permanente et a soulevé la question de renommer le dispositif en “titre-repas” pour mieux refléter son utilisation. Une proposition de loi concernant cette extension est prévue pour être examinée au Sénat le 12 décembre 2023.

La réaction des restaurateurs à ces développements a été fortement négative. Ils voient cette extension comme une menace pour leur secteur, arguant que cela détourne l’objectif initial des tickets restaurant. Thierry Marx, chef étoilé et président de l’Umih, a exprimé son mécontentement et a demandé une rencontre avec la Première ministre Élisabeth Borne pour discuter de l’impact de cette décision sur les restaurants.

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“Vous retirez aux restaurateurs 200 millions d’euros”
— Thierry Marx, le président de l’Umih

En réponse, Olivia Grégoire a souligné la nécessité de soutenir les restaurateurs tout en reconnaissant les défis posés par l’inflation alimentaire. Elle a souligné l’importance de trouver un équilibre entre les besoins des restaurateurs et ceux des consommateurs français.