Qui se cache derrière François Simon ?

12 mai 2025

Vous avez forcément déjà entendu son (devenu) célèbre “Y retournerai-je ?” sur Instagram ou TikTok. Mais avant de devenir une star des réseaux sociaux, François Simon a longtemps incarné le mystère dans les pages du Figaro.

Une plume trempée dans le vinaigre, un humour sec comme un vieux comté, et un style reconnaissable entre mille. François Simon, c’est plus qu’un critique gastronomique : c’est un personnage de roman, un fantôme élégant qui a redéfini les contours du journalisme culinaire en France. Alors qu’il publie en mai 2025 “Y retournerai-je ?“, son nouveau livre très attendu, retour sur un parcours unique entre anonymat, élégance et influence.

Un critique gastronomique devenu mythe vivant

Derrière ses lunettes noires et sa discrétion légendaire, François Simon a longtemps cultivé le mystère. Ancien critique gastronomique du Figaro, il est resté pendant près de deux décennies l’un des personnages les plus redoutés – et respectés – de la restauration française. Son style ? Un mélange de poésie, d’ironie et de sensibilité, loin du jargon gastronomique habituel. Il écrit comme on dîne : avec appétit, mais sans lourdeur.

Contrairement à ses confrères, il a fait le choix radical de rester (plus ou moins) anonyme – refusant les invitations, les photos, les mondanités. Un parti-pris qui a nourri sa légende, jusqu’à ce que la rumeur l’associe même au personnage du critique Anton Ego dans Ratatouille de Pixar. Coïncidence ou clin d’œil volontaire ? François Simon ne confirmera jamais, évidemment.

Un style inimitable : quand la critique devient littérature

Dans un monde saturé de contenus food, de stories Instagram et de critiques à l’emporte-pièce, François Simon a toujours pris le contre-pied. Ses chroniques étaient de la littérature avant d’être de la critique. Il racontait une expérience plus qu’une addition. Pas de notes sur 10, pas de hashtags, mais une atmosphère, un récit, un ressenti presque charnel.

Son vocabulaire ? Précis, affûté, souvent drôle. Ses papiers s’ouvraient sur des descriptions métaphysiques d’un verre d’eau, digressaient sur le cuir des banquettes, et finissaient par une chute aussi tranchante qu’un sabayon raté.

Et quand il pointait un défaut, ce n’était jamais gratuit. Juste, parfois, impitoyable. C’est cette rigueur éthique, alliée à une grande subjectivité assumée, qui a bâti sa réputation

François Simon : une influence réelle sur la gastronomie française

François Simon n’a jamais cherché la lumière. Pourtant, son influence est profonde. Des chefs comme Alain Passard, Pierre Gagnaire ou Inaki Aizpitarte reconnaissent avoir lu ses papiers avec autant d’attention qu’un inspecteur du Michelin. Il a aussi, très tôt, pressenti les mutations de la gastronomie : la fin du tout-chic, la montée du végétal, l’importance du lieu et de l’instant.

Et même après son départ du Figaro en 2014, son aura est restée intacte. Il a collaboré avec Le Monde, Air France Magazine, lancé des livres, une chaîne YouTube confidentielle (Simon Says) et un blog devenu culte pour les initiés. Et surtout c’est sur Instagram qu’il se fait découvrir d’un nouveau (et plus grand) public, avec son désormais culte “Y retournerai-je ?

Son silence, entrecoupé de fulgurances, fascine toujours autant dans un univers où tout le monde parle trop. 

Après plusieurs années de discrétion, François Simon revient en librairie. Ce nouveau livre navigue entre essai, autofiction et journal d’un flâneur moderne. Il y parle de saveurs bien sûr, mais aussi de solitude, de beauté, et de ce que « manger » signifie vraiment dans un monde saturé d’images.

Déjà salué par la critique (Télérama, Les Inrocks, France Culture), ce nouveau livre confirme que François Simon n’a rien perdu de sa finesse – ni de son mystère !

“Y retournerai-je ?” (Mai 2025 – Flammarion)

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