Antoine Menard : rencontre avec l’homme derrière les concepts de Paris Society

Depuis une vingtaine d’années dans la restauration, Antoine Menard est aujourd’hui Chief Creative Officer chez Paris Society, l’un des groupes d’hospitality les plus actifs à travers le monde.

Paris Society c’est Gigi, Girafe, Perruche, Coco, ou plus récemment Dar Mima sur le toit de l’Institut du Monde Arabe. C’est un catalogue immense de restaurants, clubs, hôtels et évènements et surtout un modèle d’inventivité et de capacité à offrir une véritable expérience aux clients.

L’occasion d’échanger avec Antoine sur sa vision du secteur et comprendre la recette miracle derrière la création de concepts à succès !

Bonjour Antoine ! Pour commencer, est-ce que tu peux nous parler de ton rôle de Chief Creative Officer chez Paris Society ? 

Paris Society se positionne depuis plusieurs années dans le domaine de l’Hospitality et du luxe.

Aussi, comme toute maison de luxe mettant en avant des savoir-faire multiples, nous avons souhaité mettre au cœur de notre modèle l’expérience client tournée autour d’histoires et de marques uniques.

C’est dans cette logique que nous avons créé le poste de Chief Creative Officer qui consiste à créer des marques, et à coordonner l’ensemble des ressources intervenant dans l’expérience client.

Mon scope démarre très en amont au moment du développement d’une nouvelle marque ou d’un nouveau lieu, et s’étend très en aval dans la coordination de tout ce qui compose l’expérience client au sein de nos établissements.

Vous avez multiplié la création de concepts à succès avec Paris Society : comment se passe la création d’un nouveau concept ?

La création d’un concept démarre toujours par une histoire, une narration d’un univers complet au sein duquel nous souhaitons faire voyager nos clients.

Mon rôle est de coordonner le travail de toute une équipe pour m’assurer que chacun joue la même partition, que chacun raconte la même histoire.

Dar Mima, le restaurant Paris Society ouvert sur les toits de l’Institut du Monde Arabe.

Des talents dingues composent cette team : architecte, designer, artiste, light designer, directeur artistique, Entertainment & Music director, styliste pour les vestiaires du staff, « nez » avec qui nous développons pour chaque maison une signature olfactive, chef de cuisine, graphiste, expert arts de la table, responsable bar, expert retail, et toute une équipe opérationnelle avec qui nous développons des signatures de services spécifiques et uniques.

En tant que Chief Creative Officer, j’imagine que la recherche d’inspirations et de veille est essentielle. Comment travailles-tu là-dessus ? 

J’ai la chance de beaucoup voyager, je m’inspire autant de concurrents et amis hôteliers-restaurateurs, que d’architecture et de design.

J’aime aussi passer du temps avec les belles maisons qui m’aident à sublimer nos expériences clients. Bernardaud, Christofle, Frey, Duvelleroy, Henryot, Thevenon, Ginori, Gien (et j’en oublie…) sont des maisons exceptionnelles de savoir-faire au sein desquelles j’aime me perdre des heures dans leurs archives.

Le passé m’inspire beaucoup ; je n’aime pas la modernité et je crois dans le succès de lieux intemporels.

Quels sont selon toi les éléments clés à l’origine du succès d’un établissement en 2023 ?

La qualité du lieu est primordiale. Il faut ne pas faire de compromis dans la qualité de l’écrin qui permettra d’accueillir la marque ou le projet.

Je crois dans les expériences à 360 et dans cet exercice, nous devons pousser dans les moindres détails TOUT ce que le client verra, sentira, touchera…. Il faut un tout cohérent et rassurant qui sonne comme une évidence.

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Si tu avais UN conseil à partager avec une personne souhaitant ouvrir son restaurant, quel serait-il ?

Allez-y à fond !

Un restaurant n’est pas un lieu dans lequel on se restaure ; un restaurant est un terrain de jeu de dingue pour faire voyager nos clients et leur faire vivre un moment de magie.

Quels sont les prochains projets de Paris Society ? 

Nous avons ouverts de nombreux lieux et créés un portefeuille de quinze marques ces dernières années.

La suite s’écrira à l’international et notre plus gros challenge maintenant sera de développer ces belles marques dans des lieux dingues en dehors de nos frontières !